lundi 14 septembre 2015

Des écolos enfin écolos - suite.

Persistent, signent et complètent, ce 14 septembre 2015 :
Nous, qui ne sommes membres d'aucun parti politique, sommes convaincus qu'il n'est plus, désormais, possible de penser politique sans penser écologie et sans penser que l'écologie marque la fin, à court ou moyen terme, du système économico-libéral. C'est pourquoi la clarification qui s'opère au sein d'EELV nous intéresse. Ce parti ne nous concerne pas (comme tout parti, du reste ...), mais ce qui s'y passe, si ! Deux nouveaux départs de cet organisme, Marie-Claire Bresson et Christophe Rossignol (avant d'autres peut-être) nous convainquent que les pro et anti gouvernement, au sein d'EELV, sont en plein affrontement. Au-delà des prochaines élections régionales, ce n'est plus seulement d'alliances électorales qu'il est question, mais d'une ligne politique nouvelle hors de la traditionnelle Union de la gauche.  Et ce n'est qu'un début...

 Jean-Pierre Dacheux et Jean-Claude Vitran

dimanche 13 septembre 2015

Des écolos enfin écolos ?

La bonne nouvelle est arrivée, en cette fin d'été : François de Rugy et Jean-Vincent Placé ont quitté le parti qu'ils acceptaient de voir inféodé au Parti socialiste, pour peu que des personnalités EELV aient leur place au gouvernement.

C'est une première dans l'histoire de la République française : l'un et l'autre des présidents de groupes parlementaires, à l'Assemblée Nationale et au Sénat, d'un même parti politique (en l'occurrence EELV), s'en vont, ensemble, parce que leurs appétits ministériels, comme l'observe Daniel Cohn-Bendit, n'ont pas été satisfaits. Ils créent un nouveau parti qu'ils nomment : « Écologistes ! », tout court, mais avec un point d'exclamation (on peut s'exclamer, en effet1 ). L'annonce précédente de la création de « l’Union des démocrates et écologistes » a fait long feu...

Les écologistes vont-ils, enfin, pouvoir s'exprimer, sans ambiguïté, et parler non pour rechercher où s'exerce le mieux le pouvoir, mais pour entrainer l'opinion publique dans la voie d'une écologie sans concessions ?

Enfin, « des écolos enfin écolos », vont – espérons-le –, pouvoir dire ce qu'ils veulent faire. Ils sont les seuls à proposer d'agir, en urgence :
pour une économie décarbonée2,
pour l'abandon rapide du nucléaire civil3 et militaire4,
pour une agriculture vraiment biologique5,
pour un système économique et écologiste, débarrassé du culte de la croissance6,
pour la prise en compte des limites de la planète7,
pour une lutte efficace contre non pas le climat8 mais contre ce qui le bouleverse9,
pour une Europe qui ne soit ni sous l'empire des États ni celui des banques10,
pour la protection de la biodiversité11, etc...
pour une parité réelle12,
pour une Europe qui ne soit ni sous l'empire des États ni celui des banques13,
pour la responsabilisation permanente des citoyens entre les élections14.

Ces thèmes centraux ne sont pas les seuls à devoir être traités par les écologistes. Tout n'est pas dit, en effet. L'écologie n'est pas une partie de la politique. C'est, désormais, la politique tout entière. Elle conduit à un changement de regard sur le monde et à d'autres pratiques de l'action collective. Elle n'est plus l'apanage d'un parti. Elle n'est d'ailleurs pas limitée à ce que prétendent entreprendre les partis pour la protection de l'environnement. C'est une approche globale et complète de la vie en société qui ne consiste nullement à s'en tenir aux moyens de conquérir le pouvoir et de l'exercer. Elle concerne tous les citoyens.

L'écologie est politique par essence ; inutile de la qualifier d' « écologie politique ». C'est devenu un pléonasme ! Les tentatives pour « faire de la politique autrement » ne pouvaient qu'échouer et, de fait, en France, les Verts ou EELV ont fait de la politique comme tout parti en fait et ils y ont perdu de leur crédibilité. En Allemagne, les Grünen, n'ont pas fait beaucoup mieux mais ont bénéficié d'un mode de scrutin, proportionnel, plus acceptable que dans notre pays. Par contre, en Grande-Bretagne, où l'écologie est tout aussi présente, le mode de scrutin, majoritaire à un seul tour, est fait pour laminer les minorités et bloque l'émergence de représentations nouvelles. Mais faut-il vraiment que les représentants de l'écologie dépendent d'un mode de scrutin ? Une élection ne crée pas une problématique majeure qui, de toute façon, préexiste. On vient de le voir avec l'émergence, d'un seul coup, de la question majeure de l'accueil des réfugiés.

Une confusion commence à se dissiper : parce que René Dumont avait affirmé que « l'écologie est à la gauche de la gauche », d'aucuns en avaient déduit que l'écologie était à l'extrême gauche, « gauchiste » comme le prétendent encore les dissidents d'EELV. En réalité, l'écologie est fort éloignée des partis très centralisés et sectaires. Le choix n'est plus, pour les écologistes, entre la droite et la gauche telles qu'elles se définissaient par le passé. L'écologie n'est pas plus dans la gauche de gouvernement que dans la gauche extrême, toutes deux marquées par leur passé productiviste.

Elle n'est pas davantage, évidemment, compatible avec la droite autoritaire ou néo-libérale. Il n'y a pas de compatibilité entre l'écologie et le capitalisme, un système du reste en fin de parcours. Les questions qui se posent à tous les peuples de la Terre ne sont plus, d'abord : comment produire plus et comment profiter plus, mais comment produire mieux et partager mieux. Si, désormais, les questions écologistes s'imposent au point de faire partie des préoccupations des hommes politiques, on n'en est pas encore à reconnaître que ces mêmes questions sont primordiales, dominantes et décisives. La politique a changé de nature et les citoyens, de plus en plus nombreux, s'en emparent non pour s'enrichir mais pour seulement mieux vivre.

La COP 21, prochainement, permettra une avancée dans la prise en considération des problèmes dont dépend l'avenir de l'humanité, mais tout donne à penser qu'elle échouera sur l'indispensable remise en question du système économico-politique, lequel est la cause même des perturbations sans équivalent qui sont survenues dans les décennies passées.

Pour avoir voulu se faire élire avant d'exister dans l'opinion publique, les écologistes ont non seulement fait une lourde erreur mais ils ont affadi leur message, voire lui ont fait perdre de sa pertinence. Une chance nouvelle s'offre, aujourd'hui, à eux : leurs analyses et leurs préconisations sont confortées par la réalité de la situation économique, sociale, internationale, planétaire qui déborde les cadres des États-nations. Les frontières, physiques et plus encore idéologiques, ont commencé à révèler leur caractère étroit et obsolète, mais alors que l'Europe renonce à se construire comme structure politique, on est loin encore de considérer que « la planète est un village » et que « l'en-commun » est notre espace de vie.

Jean-Pierre Dacheux et Jean-Claude Vitran


   http://www.slate.fr/story/106667/ecologistes-point-exclamation-nom-de-parti
2    350.org & ATTAC France, Crimes, climat. Stop. L'appel de la société civile. Le Seuil. Septembre 2015.
3    Jean-Marie Pruvost Beaurain, Abolir le nucléaire civil et militaire, Éditions Terre d'Éspérance, mars 2012.
   Paul Quilès, Jean-Marie Collin, Bernard Norlain, Arrêtez la bombe, éditions Le Cherche Midi, février 2013.
5    Marc Dufumier, Famine au sud, malbouffe au nord : comment le bio peut nous sauver, NiL éditions, mars 2012.
6    Richard Heinberg, La fin de la croissance, éditions Demi-Lune, collection Résistances, 2012.
7    Daniel Cohen, Le monde est clos et le désir infini, Paris, Albin Michel, septembre 2015.
8    Pascal Canfin et Peter Staime, Climat, 30 questions pour comprendre la conférence de Paris, mai 2015
9    Noël Mamère et Patrick Farbiaz, Changeons le système, pas le climat, Flammarion, septembre 2015.
10  Jean-Claude Zarka, L'essentiel des Institutions de l'Union européenne,librairie Eyrolles, Juillet 2015.
11   Patrick de Wever & Bruno David, La biodiversité de crise en crise, Albin Michel, janvier 2015.
12  Réjane Sénac, "L'Egalité sous conditions : Genre, Parité, Diversité" , Presses de Sciences Po,  mai 2015.
13  Jean-Claude Zarka, L'essentiel des Institutions de l'Union européenne,librairie Eyrolles, Juillet 2015.
14  Pierre Rosanvallon, Le bon gouvernement, Le Seuil, août 2015.


lundi 7 septembre 2015

Un enfant sur une plage.


Nous ne pouvions pas rester insensible à ce billet paru le 6 septembre dans les colonnes du journal en ligne « Le Grand Soir ». Sans commentaire, nous vous le faisons partager.

Jean-Claude Vitran et Jean-Pierre Dacheux


Juin 2014
Une plage en bord de méditerranée
Allongé sur le sable, un tout petit enfant
Il est étendu sur le ventre
Sa tête est enfouie dans le sable
Il ne dort pas, il est mort
Pourtant pas une photo n’a fait le tour du monde
Pas une photo en première page des journaux
Pas une larme des médias sur les antennes
Pas un mot des politiques
C’est vrai, j’oubliais les raisons de ce silence
Ce n’était qu’un tout petit enfant
Mais il s’agissait d’un enfant Palestinien
Abattu sur une plage de Gaza
Pas un reportage sur son enterrement
Pas un scoop sur ces parents
Ceux-ci n’avaient même pas un petit bateau gonflable à disposition
Encore moins de gilet de sauvetage
Il ne pouvait pas s’échapper
Pour aller où d’ailleurs ?
Nos grands donneurs de leçons
Nos grands dirigeants européens
Ne se sont pas levés pour s’indigner
Car il ne s’agissait que d’un tout petit enfant Palestinien
Donc pas de quoi indigner le monde entier
N’est-ce pas ??
Personne n’a revendiqué son droit à la vie
Qui était prêt à l’accueillir ??

Francis Guiraudou

dimanche 6 septembre 2015

Les Migrants sont les victimes des politiques occidentales.


Il a suffi d'une photo qui a fait le tour du monde des médias pour que la crise migratoire qui touche l'Europe depuis plusieurs années prenne, d'un seul coup, une nouvelle tournure.

Pourtant, ce drame sera vite oublié et rangé dans les archives, mais aujourd'hui, de larmes de crocodiles en larmes de crocodiles, les dirigeants européens, poussés par les réactions compassionnelles des citoyens, se réunissent, se concertent – difficilement – et cherchent des solutions.

Il est bien normal qui se mettent à chercher, puisqu'ils sont, depuis longtemps, les seuls responsables de cette crise.

Ce n'est pas la misère qui frappe à la porte du continent européen, mais ce sont des réfugiés, victimes de guerres que les gouvernements européens ont initiées ou d'exactions de régimes totalitaires que les mêmes gouvernants ont soutenues et soutiennent encore contre vents et marées.

Qui a déstabilisé l'Irak et fait le lit de Daesh ?
Qui a déstabilisé la Syrie et organise le départ de Barchar El-Assad ?
Qui a déstabilisé la Libye et éliminé Kadafi ?

Depuis de nombreuses années les néoconservateurs américains aidés par de nombreux dirigeants européens ont voulu exporter par les armes la « démocratique occidentale »1.

Sans aucun succès, car, la réalité est toute autre.

Ils ont abattus des régimes tyranniques pour les remplacer par d'autres régimes plus tyranniques encore et bien plus dangereux.

Il est, bien sûr, impératif de se préoccuper du sort de ces êtres humains qui ont tout perdu et que nous devons accueillir dignement en évitant les compassions de circonstance. Mais il serait aussi prioritaire de se consacrer à la recherche de solutions leur permettant de rester et de vivre sur leur terre en rétablissant dans leurs pays la liberté et la paix dont la bêtise du monde occidental les prive.

De cela personne ne parle !

Et pour cause, il faudrait revenir sur les politiques économiques néocolonialistes dont sont responsables l'ensemble des nations occidentales et plus encore, les dirigeants2 cachés, les multinationales cupides et avides de profits rapides qui dépouillent ces populations de leurs richesses.


Jean-Claude Vitran et Jean-Pierre Dacheux


1  Modèle démocratique au service de l'oligarchie au pouvoir.
2  Régime totalitaire inversé : dans un régime totalitaire, le pouvoir politique dirige l'économie tandis que dans un régime totalitaire inversé, le pouvoir économique dirige la politique selon le philosophe politique Sheldon Wolin

mercredi 2 septembre 2015

L'homme, un super-prédateur, le plus dangereux de tous !


Le qualificatif « super » n'est pas utilisé, ici, dans le sens de supérieur, de celui qui serait au dessus de la mêlée, mais dans un sens funeste, car l'homme détient un bien triste record : celui de prédateur d'exception !

Une récente étude scientifique de l'Université Victoria, au Canada, a révélé que l'homme tue neuf fois plus que les autres carnivores terrestres et quatorze fois plus que les autres prédateurs marins. L'ensemble de ses activités prédatrices - pêche, chasse ou collecte végétale - selon cette même étude, génère des changements dans l'évolution trois fois plus rapides que ceux que réalise la nature.

Notre hyper-technologie, notre système économique et notre avidité dans la gestion des ressources privilégient les bénéfices à court terme et négligent la gestion durable. Le développement démesuré des activités de l'homme a déjà provoqué l'extinction de nombreuses espèces animales et végétales.

Par avidité, par orgueil, par bêtise ou plus stupidement pour faire croire à sa supériorité, alors que les autres prédateurs s'en prennent aux plus jeunes ou aux plus faibles, l'homme s'attaque aux plus robustes et élimine les sujets reproducteurs les plus forts entraînant ainsi une extinction des espèces.

Il ne faut plus s'étonner, ensuite, que l'homme use de cette barbarie « naturelle » en s'attaquant à ses congénères ; toutes les tueries que l'on connaît, aujourd'hui, le démontrent.

Jean-Claude Vitran et Jean-Pierre Dacheux